Écrit sa déprime [PV Harris & Gen] [TM]

Assise toujours dans le même coin, Gen écrivait, une petite lampe à ses côtés. La faible lumière éclairait assez le papier pour que l’orpheline puisse lire ce qu’elle écrivait. Gen rédigeait des lettres. À qui? Un ami cher qu’elle avait perdu. C’était la première personne qui lui avait adressé la parole au Manoir. Son départ l’avait ébranlée au plus profond d’elle-même. C’est alors qu’elle avait eu l’idée de lui écrire des lettres, qu’elle n’envoya jamais. À partir de ce jour où elle eut cette idée, l’écriture demeura pour Gen le meilleur anti-dépression. Toute sa déprime, sa tristesse, sa colère et autres émotions tant positives que négatives, elle les passaient en écrivant des lettres.

Ce jour-là, où Gen s’était réfugiée dans la cave, son sanctuaire, elle écrivait une lettre pour son ami. Elle lui disait qu’elle se sentait triste et seule. Sam et Reb ne lui parlaient plus, et elle avait la désagréable impression qu’Harris ne voulait pas non plus lui parler. Pourquoi? Elle n’en avait aucune idée. L’absence de son ami se fit cruellement pressentir en cet instant. Quelques larmes roulèrent sur les joues de Gen et une seule tomba sur le papier. Puis, un souvenir lui revint en mémoire, la torturant un peu plus. Une promesse qu’elle avait faite jadis et qu’elle n’avait pas réussit à tenir.

Code:: Plus je t’écris, et plus un nouveau sentiment monte en moi, gravissant à chaque seconde d’intensité. Cette nouvelle émotion en rajoute beaucoup à mon désarroi. Ce sentiment est communément appeler culpabilité. Un souvenir, une promesse non tenue me revient en mémoire, tel un fantôme du passé jaillissant dans un moment de faiblesse pour hanter une âme en peine. Je t’avais promis que j’arrêterai, mais je n’ai pas tenu cette promesse. Crois-moi, je vais bientôt le faire. Je n’en ai pas encore parlé à Sam, ni à Reb. D’ailleurs, j’en ai parlé à personne puisque depuis que j,ai pris cette décision, plus personne ne me parle! J’ai aussi l’impression d’être un fantôme qui erre dans les couloirs du Manoir. C’est dans ces moments-là où tous mes souvenirs me remontent en mémoire. Souvent, ce sont les moins bons. Mais je me souviens de toi et tous mes anciens démons disparaissent. Tu n’es pas le seul visage à me redonner confiance et espoir. Il y a Harris, mais il ne m’a parlé depuis un bon bout de temps. Une chance que du papier et un stylo, ça n’a pas de volonté. Une chance que j’ai toujours quelqu’un à qui me confier…

Gen releva la tête et soupira. Soudainement, elle entendit une marche grincer dans l’escalier qui menait à la cave. Rapidement, elle rangea la lettre avec toutes les autres : dans une boîte sous une lourde armoire. Juste à temps : quelqu’un venait d’arriver dans le sous-sol du Manoir.

Dessandant les marches, non sans se faire discret, Harris mis le pied dans la cave et son amie était là comme à l'habitude. Seule la petite lampe éclairait la vaste pièce et ça ne suffisait pas pour appercevoir le visage triste de la jeune fille. Il s'assit à côté d'elle plein d'entrain, car il avait quelques chose d'important à lui demander et ca le rendait très heureux.

- Salut Gen !! Toujours dans la cave à ce que je vois !! Je voulais te demander si tu...

À ce moment, il aperçu son visage, où on pouvait lire un énorme désespoir. Elle était en bien piètre état. Toute la joie qu'il avait accumulée depuis le début de la journée s'envola en deux temps trois mouvements. Harris la regarda droit dans les yeux, ce qu'il n'arrivait jamais à faire auparavant, et tenta de trouver la cause de tout son désarroi. Certes, Bronko était parti, mais cela faisait un petit bout de temps. Elle ne pouvait pas être aussi déprimé et affligée qu'elle était à son départ. Pourtant il ne trouvait pas d'autres solution.

- Que se passe-t-il ? le questionna l'adolescent. Pourquoi es-tu aussi atterrée ??

En voyant son ami s’asseoir près d’elle, le cœur de Gen battit plus fort. Elle sentait son pouls dans ses tempes. Mais que se passait-il? Elle l’ignorait. Tout ce dont elle savait, c’était qu’au moment où il la regarda dans les yeux, elle essaya de détourner la tête, en vain. Quelque chose de plus fort la retenait de briser ce contact. Puis, elle entendit les interrogations d’Harris et soupira mentalement. Elle n’était pas prête à tout avouer maintenant. Par contre, Gen savait qu’il lui faudrait le dire tôt où tard. C’était mieux qu’Harris soit le premier au courant. Mais Gen hésitait encore. Voulait-elle vraiment y aller? Ces endroits-là sont bien pires que l’enfer! Non, elle ne voulait pas y entrer encore. Pas encore.

Gen ne savait que trop répondre à son ami. Elle décida de tout lui dire, sachant fort bien qu’il serait toujours là pour l’écouter. La seule présence d’Harris dans la cave lui réchauffait le cœur. Le fait qu’il soit à côté d’elle l’emplissait de joie. Mais il y avait toujours des points noirs qui venaient gâcher les beaux moments.

- C’est que, depuis quelques temps, j’ai l’impression d’exister à moitié, avoua-t-elle. Reb ne me parle plus, mes conversations avec Sam n’aboutissent à rien et…

Gen hésita. Devait-elle lui dire ce qu’elle croyait? La seule présence de son ami dans la cave lui prouvait qu’elle avait tort. Pourtant, elle était rongée par le doute. Finalement, elle choisit de dire une toute autre pensée qui était vraie, mais pas exactement vraie dans ce cas-ci.

- … et Bronko me manque…

En disant cela, Gen avait détourné la tête. Puis, contre son gré, une larme coula le long de sa joue blanche. Se ressaisissant, elle tourna vivement la tête vers Harris et lu posa une question.

- Tu allais me demander quelque chose?

Il ignora sa question car il était déjà perdu dans ses pensées. Bronko... que de beaux moments avec ce trio d'amis. Depuis son départ il y avait beaucoup moins de vie. Par contre, sans en connaître la raison, Harris était certain qu'ils se reverraient un jour. Même encore, il oubliait qu'il était son frère. Soudain, il se rendit compte qu'il avait complètement oublié Gen.

- Moi aussi Bronko me manque. Mais ca ne sert à rien de s'apitoyer sur notre sort, il ne reviendra pas. Tu devrais en profiter toi aussi !! Sortir de la cave un peu et...

Bizarrement, quand il allait lui demander quelques choses en entrant dans la cave, il n'avait aucunes craintes. Mais après avoir vu la jeune fille dans ce piteu état, Harris craignait sa réponse. Allait-elle accepter ?? Il n'était même plus sur si elle l'aimait... Il se lança tout de même.

- Comme tu le sais, il y un bal pour le cent ans du manoir, commenca-t-il un peu plus mal à l'aise. Est-ce que tu accepterais d'être ma partenaire ??

À cet instant, il brûlait d'impatience pour savoir si elle allait accepter sa demande. La même question restait dans sa tête:

* Que vais-je faire si elle refuse ?? *

En entendant Harris parler du bal, Gen sentit tout de suite son malaise. Elle le partageait. Quand il lui demanda si elle voulait y aller avec lui, Gen se sentit fondre littéralement. Elle replia ses jambes près de son corps pour ne pas se mettre à trembler. Bien sûr qu’elle voulait y aller avec lui! Elle avait envie de lui dire, de lui crier sa joie, mais les mots restèrent dans sa gorge. Elle était complètement confuse. Gen avait envie de pleurer, mais elle n’était pas triste. La jeune fille releva la tête et croisa le regard d’Harris. Il semblait moins sûr de lui à cet instant. Pour rassurer son ami, elle lui sourit.

- Oui, murmura-t-elle.

C’était un petit oui, presque inaudible, mais il voulait dire beaucoup pour Gen. Puis, elle s’inquiéta. Qu’allait-elle mettre? C’était un bal après tout! Les robes étaient de mises. Pourtant, Gen détestait les robes et les jupes. Elle ne comprenait absolument pas les personnes qui aimaient ça porter ce genre de vêtement. Être prise dans le même morceau de linge? Non merci!

- À la condition que je puisses mettre des jeans! rajouta-t-elle.

Si Harris acceptait cette condition, un problème serait réglé pour Gen! Ah, la vie est parfois si simple… Puis, son regard se balada à travers la pièce. Elle était très heureuse car elle ressentait la joie de son ami. C’était plus que visible. Le regard de Gen se posa alors sur un meuble derrière Harris. C’était sous ce meuble, cachées sous un drap gris sale que se trouvaient toutes ses lettres pour Bronko. La promesse non tenue revint alors en mémoire à Gen. Un immense désespoir et une grande culpabilité l’envahirent alors. Malheureusement, ce désarroi n’échappa pas à Harris. Gen s’en voulut sur-le-champ d’avoir regardé là. Elle ne se sentait pas prête à parler de ça. Pas encore. Elle se mordit la lèvre inférieure, redoutant l’interrogatoire que son ami lui passerait.

Remarquant encore une fois le malaise de Gen, il y repensa et l'ignora. Il avait aussi vu qu'elle regardait dans le coin de la pièce, peut être irait-il voir plus tard ? Pour l'instant, Harris comptait lui faire une blague.

- Des jeans ?? Pas question !! Tu mets une robe, un point c'est tout !! dramatisa le jeune garçon.

Quand il vit les gros yeux ronds de Gen, il ne pu s'empêcher de rire. Harris aurait bien voulut se marrer plus longtemps, mais il décida d'intervenir avant que l'orage éclate. Elle le prenait vraiment au sérieux, c'était drôle à voir.

- Je te taquine !! Voyons, je me fous de ce que tu porteras, je veux juste que tu sois là !! Et moi ?? Me verrais-tu en veston ?? Je ne pense pas moi !!

Harris sourit à cette pensée. Il était vraiment heureux maintenant !! Depuis que Gen avait accepté sa demande, il sentait que son âme pouvait enfin se reposer en paix.

En entendant son ami lui ordonner de porter une rob, Gen le regarda, perplexe. Elle ne se voyait tout simplement pas dans un seul morceau de tissu arranger d’une façon vraiment inconfortable. Elle regarda Harris. Il avait l’air d’être sérieux. Elle s’apprêtait à protester, à lui dire sa façon de penser lorsqu’il éclata de rire. Gênée de s’être fait prendre si facilement, Gen le regarda, confuse tout d’abord. Puis, une expression incrédule s’afficha sur son visage pâle. Harris se tordait de rire et elle… Ah! Elle venait de se rendre compte qu’elle était tombée dans le piège. Honteuse, elle replia ses jambes sur son corps dans une position fermée. Son visage devint impassible, mais rapidement, elle éclata de rire avec son ami.

- Je t’imagine vraiment pas avec un veston… ça t’irait juste trop mal!! dit-elle en reprenant son souffle.

Cette parole qu’elle venait de dire donna à la jeune fille une bien drôle image de son ami. Gen reprit le contrôle d’elle-même pour ne pas éclater de rire encore une fois.

- Finalement, je t’imagine, mais ça ne te va pas bien du tout! rajouta-t-elle avec un grand sourire.

- Oh, non, je ne porterai jamais ça, sois-en certaine !! s'exclama vivement le garçon.

Harris se sentait bien avec Gen. Il était content qu'elle l'accompagne au bal. En fait, il voulait que la soirée soit magique. Il n'avait comme but de se rapprocher encore plus d'elle. L'adolescent l'aimait beaucoup, mais il avait peur de le lui avouer tout de suite. Le bal serait la parfaite occasion, si le courage acceptait de l'accompagner avec eux. De toute façon, Harris avait un beau grand mirroir dans sa chambre pour se pratiquer !!

- Allez, sors un peu de la cave !! Tu dois t'ennuyer ici toute seule, a (désolé mes accents grave ne marchent pas) te morfondre dans l'obscurité !!

Il la tira vers les escaliers, avec l'intention de trouver un bel endroit a l'extérieur ou ils pouraient se parler en toute tranquilité.

Gen se leva, entraînée par le mouvement d’Harris. Mais, elle résista un peu. Elle ne voulait pas vraiment quitter sa cave, son sanctuaire. Surtout qu’elle avait rangé vite fait sa lettre pour Bronko et que toute personne pénétrant dans la cave et cherchant un peu pourrait tomber dessus, ce que Gen ne voulait vraiment pas.

- De un, je ne suis pas seule dans la cave, je te ferai remarquer, fit-elle en regardant Harris avec un petit air moqueur. Et de deux, je suis bien ici…

La jeune fille remarqua alors une lueur d’exaspération traverser les yeux de son ami. Une pointe de culpabilité pris possession de son cœur. Elle ne voulait pas décevoir Harris, mais en même temps, elle ne désirait pas vraiment quitter son refuge. Elle prit une rapide décision qu’elle ne regretta pas par la suite.

- Mais si ça peut te faire plaisir, je vais sortir de la cave! rajouta-t-elle.

Gen grimpa quelques marches de l’escalier et se retourna vers son ami qui était un peu plus bas et qui semblait n’avoir pas saisit encore ce que Gen faisait. Avec une petite pointe de moquerie dans la voix, elle lui demanda :

- Alors, tu viens?

Le visage de Gen était illuminé par un de ces rares sourires qui réchauffent le cœur des gens. Elle tourna le dos à son musicien préféré et monta les dernières marches qui la séparaient du rez-de-chaussée.

[Et finalement, la suite sur la petite colline !! Very Happy

Désolé de cette longue attente !!]

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