On se change les idées !! (Pv Gen)

Harris tira Gen, sur cette petite colline qui avait pourtant l'air très simple. Il l'avait aperçu auparavant, mais aujourd'hui il y porta plus attention. Pas question d'aller à la piscine, cela leur rappellerait de mauvais souvenirs, qui, quand on y repensait, étaient assez cocasses. Le garçon ne voulait pas l'amener non plus sous le grand saule-pleureur qui était trop à vu devant le manoir, ni dans le jardin qui était trop coloré. Quel choc s'aurait été pour une fille qui a vécu presque entièrement sa vie isolée entre quatre murs !!

Harris se coucha sur l'herbe verdâtre, bientôt suivit sa compagne. Ils passèrent quelques minutes à contempler les nuages dans le ciel clair.

- Ah !! C'est parfait ici !! Tu ne pourras pas me poser de questions sur les sortes d'arbres, de fleurs ou de je-ne-sais-quoi, commenca l'adolescent en terminant par un clin d'oeil.

Les rayons de soleil vinrent bientôt innonder la colline d'un océan de lumière, comme si on avait grand ouvert les rideaux de nuages qui cachaient l'astre lumineux. Gen en avait bien besoin, elle qui avait un teint si blêmard, c'est une thérapie ensoleillée qui lui fallait, rien de plus !!

- On est bien ici, ne trouves-tu pas ?? la questionna Harris.

Gen s'était laissée traînée tout le long du petit voyage de la cave à la colline. Le soleil l'avait éblouie et l'aveuglait encore. Elle n’en revenait pas de la puissance de cet astre. Posant sa main en visière sur son front pour ne plus être dérangée par la lumière du jour, la jeune fille suivit son ami sans poser de questions. Elle regardait partout autour d’elle, essayant d’assimiler tous les petits détails de l’extérieur du Manoir. Elle n’était jamais vraiment allée dehors. Tout lui était donc nouveau, en quelque sorte. Chaque arbre, chaque fleur qu’ils croisaient attiraient son attention. Elle avait envie de poser des questions sur ces plantes à Harris, mais voyant qu’il prenait de l’avance, Geneviève ne dit rien et se dépêcha de le rejoindre. Il l’emmena sur la colline. Ne sachant pas trop quoi faire, elle imita son ami et s’étendit dans l’herbe.

- Pourquoi? Ça te dérange que je te pose toutes ces questions?

C’était vrai que parfois, Gen posait beaucoup de questions. Surtout sur les fleurs et les arbres qui l’entouraient. Ce n’était pas de sa faute si elle ne les connaissait pas! Elle se souvenait qu’elle lui avait demandé ce qu’était un érable. Amusée par ce souvenir, elle se redressa sur ses coudes et chercha cet arbre à la sève sucrée dans les alentours.

- Dommage qu’il n’y ait pas d’érables dans les parages… murmura-t-elle pour elle-même.

Elle se laissa tomber sur le dos et contempla quelques instants les nuages.

- Oui, on est bien ici. Il y a beaucoup de soleil, mais on est bien.

En regardant le ciel, un troublant souvenir lui revint en mémoire. Des moments sombres vécus à Elpha même. Un frisson d’horreur parcourut l’échine de Gen quand elle revit la scène macabre.

- Tu m’as fait vraiment peur ce jour-là…

En regardant les nuages dans le ciel clair, Gen avait revu une scène plutôt morbide qui, à bien y penser, était totalement paniquante lorsqu’on était un des acteurs de cette scène. Même si ce tragique incident s’était produit il y avait déjà quelques temps, jamais la jeune fille n’avait pu oublier ce cauchemar. La tentative de suicide d’Harris l’avait profondément bouleversée. S’il n’avait pas été très chanceux et y aurait passé, Gen ne s’en serait probablement jamais remise. C’est un coup dur de perdre un être qui nous est précieux, ça l’est encore plus quand cette personne représente vos seuls rêves, votre seule envie, votre seul espoir. Déjà que Gen avait perdu Bronko, elle ne voulait pas perdre Harris. Perdre ses amis était la dernière chose qu’elle voulait. Pourtant, l’un d’entre eux lui avait déjà glissé entre les doigts. Elle se raccrochait donc à ce qui lui restait comme un noyé s’accroche à une bouée de sauvetage. Sa vie dépendait de ses amis...

Pour s’expliquer plus clairement à Harris, Gen se tourna vers lui et le regarda droit dans les yeux. Elle avait une chose à lui demander et ça lui faciliterait la tâche si leur regard se croisait. Il valait mieux mettre toutes les chances de son côté. De toute façon, Gen était certaine que la réponse de son ami était positive. Elle n’avait qu’à le voir tous les jours pour se rendre compte de cette évidence. Pourtant, il avait déjà tenté de s’enlever la vie alors qu’il paraissait bien heureux. S’il l’avait déjà fait une fois, il pourrait recommencer. Et ça, Gen voulait à tout prix l’éviter.

- Tu te souviens de ce jour-là? Le jour de ta tentative de suicide? C’est sûr que tu t’en souviens, c’est pas facile à oublier, un événement de ce genre… Enfin… euh…

*Mais qu’est-ce qui me prends?? Avant que je n’ouvre la bouche, je savais déjà ce que j’allais dire. Mais maintenant, je me mets à hésiter. Aller Gen, reprends-toi! Il faut que tu en sois certaine!!*

- Enfin… ce jour-là, tu m’as vraiment fait peur. J’ai bien cru que tu ne t’en sortirais jamais. Te voir étendu, inconscient et baignant dans ton sang, ça m’a causée un grand choc. C’est pas mal traumatisant de voir un de ses meilleurs amis plein de sang, un fusil à la main. Enfin… durant les deux semaines que tu as passé à l’hôpital, je n’arrivais pas à dormir, me demandant sans cesse pourquoi. Je croyais que c’était de ma faute, que j’avais fait quelque chose de grave. Je n’arrivais plus à vivre réellement. Enfin… lorsque tu m’as tout expliqué, je n’arrivais pas à y croire. Et je n’y crois pas encore.

C’était vrai. Gen ne pouvait tout simplement pas croire qu’une personne aussi sympathique qu’Harris ait pu tuer ses propres parents. C’était inimaginable. Pourtant, la jeune fille devait se faire une raison. Son ami avait tué ses parents. Rien qu’en admettant ça, elle en avait des frissons.

-Enfin, c’est pas ça l’important. L’affaire, c’est que je n’aurais jamais pu imaginé que toi, tu aies essayé de t’enlever la vie. Et depuis ce temps-là, je dois te l’avouer, j’ai peur de te retrouver étendu par terre et que cette fois-là, tu aies réussi ton coup. Je veux me rassurer. Dis-moi qu’il n’y a aucune chance qu’un tel incident se reproduise. S’il te plait…

C’était ça que Gen voulait lui demander. Maintenant qu’elle l’avait dit, l lui semblait bien improbable qu’Harris fasse une autre tentative.

*On ne sait jamais ce que la vie nous réserve…*

Harris était heureux et avait l'intention de passer une belle journée, mais comme à leur fidèle habitude, lui et sa bien-aimée ne pouvaient jamais avoir une conversation qui ne revenait pas sur le passé. Il l'écouta parler, sans répliquer une seule fois, comme si encore il lui cachait quelque chose d'important. En fait, c'était une terrible vérité qu'il s'entêtait à ne pas lui avouer...

- Bien sur que non ! Je ne me suiciderai plus, c'est juré ! Tu as ma parole ! s'exclama le jeune garçon.

Il fixa Gen avec des yeux indécis. Fallait-il lui avouer ou non ? Trop tard, elle avait déjà aperçu la lueur de panique dans son regard. Autant lui dire, à la place de lui raconter quelconque mensonge, comme il avait la mauvaise habitude de le faire avec n'importe qui.

- En fait, je n'ai pas tenté de me suicider. Penses-y un peu. Je suis entré au manoir à l'âge d'à peu près 5 ans. Je n'aurais jamais pu être en possesion d'une arme, en plus que la direction inspecte nos bagages avant de nous donner notre chambre.

Cette fois, Gen était rendu très curieuse et surtout soulagée ! Maintenant elle savait que ce n'était pas lui qui avait tenté de se tuer ! C'était une bonne nouvelle !

* Attends d'entendre la suite * pensa Harris dans sa tête, comme s'il parlait à son amie.

- En plus de ça, ce n'est pas moi non plus qui ai tué mes parents. Comment aurais-je pu assassiner mes parents que j'adorais ? Encore là, comment aurais-je pu être en possession d'une arme, ma famille n'en possédant pas ? Tu ne trouvais pas ça louche que je sache me servir d'un fusil en si bas âge ? Je n'aurais jamais pu atteindre mes deux parents mortellement si facilement, et les policiers auraient retrouvé mes empreintes digitales sur le fusil...

Cette fois, son amie commencait à comprendre peu à peu. Si Harris n'avait pas tué ses parents, et que ce n'était pas lui qui avait tenté de se suicidé, ça voulait dire que... QUELQU'UN ESSAYAIT DE LE TUER !! La jeune fille était prise de panique et l'adolescent savait qu'elle réagirait ainsi. Il continua:

- Je vous ai raconté ses sotises pour vous protéger, surtout toi et Bronko. Je ne voulais pas que vous soyez impliqué là-dedans et que vous mettiez votre vie en danger pour moi.

Harris serra les poings et ferma les yeux. Maintenant qu'il avouait toute l'histoire à Gen, elle aussi pourrait être en danger. À quoi bon ? Elle l'aurait appris un jour ou l'autre, et au moins ce n'était pas un jour où il était trop tard.

- Tu as du deviner, il y a bel et bien un homme en cagoule que je ne peux pas identifier, qui a tué mes parents et qui a essayé de commettre un meurtre sur moi. Souviens-toi, quand je t'avais poussé hors de la chambre en criant: «JE NE VEUX PAS TE VOIR !!!». Je parlais à l'homme, et je t'ai poussé et fermé la porte pour ne pas qu'il t'atteigne... Je ne voulais pas qu'il te fasse du mal...

Le garçon pris une pause dans son discours. C'était un grand choc de tout raconter la réelle histoire, mais peu être que Gen la regarderait d'un autre oeil maintenant qu'elle savait qu'il avait tout fait cela rien que pour la protéger.

- Évidemment, tu ne l'as pas vu tapis dans l'ombre de ma chambre et tu étais dans un angle où tu ne pouvais pas l'apercevoir. Après avoir tiré sur moi, je ne peux pas savoir ce qu'il a fait, mais je présume qu'il a mis le fusil dans ma main pour faire croire une tentative de suicide. Surement que l'homme était resté dans ma chambre pusiqu'il ne pouvait pas sauter de troisième étage. Votre attention devait tellement être fixé sur moi que vous ne l'avez pas aperçu caché à quelque part, et ça devait être ce qu'il voulait. En revenant en course au manoir, je me suis précipité dans la chambre de Bronko, pour mettre la main sur sa fiche du pensionnaire et en apprendre plus sur la vrai histoire de ses parents. Alors là, j'ai aperçu que ses parents avaient les mêmes noms que les miens et qu'il était né au même hopital, même journée, même heure, même salle. En revenant dans ma chambre, bouleversé, tu arrivais et je t'ai poussé... tu connais la suite...

Le garçon aux cheveux mauves se perdit à cet instant dans les doux yeux de sa compagne. Il espérait pouvoir puiser du courage dans ses yeux, et ça semblait marcher.

- Tout cela pour dire qu'il y a un tueur qui était à mes trousses. Si, par malheur, il apprenait que j'ai survécu, n'essai pas de me protéger. Mais s'il ne le découvre pas, je serai tranquille pour un bon bout de temps, fini-t-il par articuler.

Pour terminer, il serra Gen dans sa bras avec plein de douceur, et non violemment comme il avait l'habitude de le faire. Pour l'instant, il avait besoin de réconfort et il espérait un jour se réunir avec cette si jolie jeune fille qui le comprenait et qui l'avait toujours supporté.

Gen le regarda dans les yeux. Si Harris avait pu lui mentir une première fois, il en était encore capable. La jeune fille voulait donc s’assurer qu’il lui dirait la vérité. Elle ne voulait pas risquer de le perdre. Pas une deuxième fois…

L’assurer qu’il ne ferait pas d’autres tentatives, Gen sentit ses muscles se dénoués. Elle était moins tendue, moins anxieuse. Elle pouvait enfin respirer! Sauf que… un détail n’échappa malheureusement pas à Gen. Ç’aurait été bien mieux qu’elle ne le remarque pas, mais le destin avait décidé toute autre chose. Ce que la jeune fille aperçu, c’était une lueur d’hésitation et de panique dans le regard de son ami. Que lui cachait-il encore? Allait-elle enfin pouvoir savoir?

Quand il lui expliqua qu’il n’avait pas pu essayer de s’enlever la vie, Gen était, à prime abord, soulagée. Mais quelque chose clochait. Un détail lui échappait. Non, ce n’était pas un détail. C’était bien plus gros. Comment Harris avait-il pu faillit mourir alors? Et comment se faisait-il qu’elle avait retrouvé une arme à feu dans sa main? Que s’était-il réellement passé? La curiosité de l’adolescente pris beaucoup d’ampleur quand elle se mit à se poser toutes ces questions. Ne voulant pour rien au monde interrompre le récit des véritables faits de l’accident, elle ne posa pas de questions. Si des interrogations persistaient dans son esprit, elle les lui dirait après.

Quand il lui parla de la mort de ses parents, la curiosité de Gen était à son apogée. Mais alors… si ce n’était pas Harris, l’homme en cagoule noir était le coupable… à moins que ça aussi, ce ne soit que pure invention. Mais alors, qui? Qui aurait pu assassiner les parents de son ami? Et surtout, si Harris n’avait jamais essayer de se tuer, c’était que…

*OH MON DIEU!!!!! NON!! Tout, mais pas ça!! *

Malheureusement, son ami lui confirma ses craintes. Le regard de Gen s’emplit de panique. Si cette personne, qui avait tenté de tuer Harris et probablement assassiner les parents de ce dernier, s’apercevait qu’elle avait raté son coup, elle essaierait sans doute de recommencer. Et cette fois, elle ne raterait pas. Gen en avait la certitude. Et cette certitude, si effroyable mais terriblement vraie, lui donna des frissons. Cela voulait dire qu’Harris était en danger. Cela voulait aussi dire qu’elle était en danger aussi, puisque maintenant, elle connaissait la vérité!

Gen écoutait à moitié son ami qui lui expliquait les vrais événements de cette journée inoubliable. La vérité fait parfois mal. Très mal. L’adolescente venait de le découvrir. Pourquoi la vie était-elle ainsi faite? Pourquoi ne pourraient-ils pas vivre en paix? Pourquoi le destin faisait-il de la vie de Gen une véritable lutte pour la survie? Quelles autres épreuves les attendaient? Lasse de devoir toujours se battre, Gen leva sur Harris un regard emplit de désolation. Mais une détermination peu commune s’empara de la jeune fille lorsque leur regard se croisèrent. Peu importe ce qui arriverait, Geneviève savait qu’elle n’était pas seule. Et elle ne laisserait personne de son entourage seul face à un danger de la sorte.

-Tout cela pour dire qu'il y a un tueur qui était à mes trousses. Si, par malheur, il apprenait que j'ai survécu, n'essai pas de me protéger. Mais s'il ne le découvre pas, je serai tranquille pour un bon bout de temps.

Gen sourit. Elle se laissa prendre sans résistance. Prisonnière des bras d’Harris, elle affirma avec un sourire de défi vissé sur le visage :

- Si tu penses que je vais te laisser seul dans une pareille situation, tu te trompes entièrement! Je ne laisserai pas cette personne essayée de t’enlever la vie. Je ne peux pas me risquer à te perdre une seconde fois…

Elle poussa un long soupir. Ah, la destinée était parfois si compliquée!

- Pourquoi la vie ne peut pas nous laisser tranquille? Je suis lasse de devoir toujours me battre pour survivre…

Ça y était, elle s’était échappée. En réalisant ce qu’elle venait de dire, Gen se tut instantanément. La dernière chose dont elle avait envie, c’était bien de parler de son passé. La jeune fille espérait qu’inconsciemment, Harris le comprendrait et ne poserais pas de question là-dessus…

[Posté à 0:00 pile, juste pour toi !! Désolé de l'attente !!]

Ouf ! Toujours longues les confessions, n'est-ce pas ? À quoi bon, c'est rendu une habitude dans ce manoir. Au moins c'était terminé les aveux à n'en plus finir puisqu'il n'avait plus rien à cacher... ah oui, il restait une chose. Par contre, celle-là était beaucoup plus délicate. Harris décida de faire comme s'il n'avait pas entendu la phrase de Gen qui faisait référence à des évènements passés, parce qu'il en avait par dessus la tête d'entendre des histoires stressantes et interminables.

- Tu veux savoir ce que je pense ? Le plus important c'est le présent et maintenant je me fiche complètement de ce qui s'est passé avant ou de ce qui se passera après, je profite du moment, expliqua l'adolescent. Ce moment...

Il la contempla d'un regard profond qui trahissait grandement son admiration pour elle. En fait, c'était plus que de l'admiration. Harris se répètait sans cesse dans sa tête que c'était la meilleure occasion pour lui avouer qu'à chaque fois qu'il la voyait, il ressentait des papillons dans son estomac. Qu'à chaque fois qu'elle lui parlait, c'était comme un baume apaisant sur son coeur. Qu'à toutes les fois où elle était présente, il flottait sur un nuage de bonheur. Tout ça pour dire que ce jeune garçon était en amour fou avec cette jeune fille.

Harris se leva et demanda à Gen de le suivre. Ils marchèrent pendant plusieurs minutes. Minutes interminables, car l'adolescent se redisait encore et encore un texte improvisé dans sa tête. Il n'avait jamais été aussi préoccupé. Il se demandait si sa bien-aimée le voyait trembler. En fait, il se posait un tas d'autres questions. Finalement, le garçon aux cheveux mauves repris courage, s'arrêta et pris les deux mains de celle qui faisait battre son coeur.

- Gen, je veux te dire que... je... tu... C'est-à-dire que... La fois où... Je voulais dire que...

L'orphelin ne réussit jamais à continuer sa phrase. Il s'en voulait plus que tout au monde. Il avait tout gâché... Lui qui se voulait romantique, confiant et convainquant, c'était complètement raté !!

[Désolée pour le long moment d'attente... On est quel jour aujourd'hui? ]

* Merci Harris…*

Gen sentit tous ses petits muscles se détendrent d’un seul coup quand elle réalisa qu’Harris n’aborderait pas le sujet de son passé à elle. Ce passé si froid, si horrible… Elle frémit en ce rappelant ces horreurs. Comment avait-elle fait pour passer au travers? Un miracle, une aide inespérée de l’au-delà, une lutte pour la survie. Si un jour elle revoyait sa mère… Mais bon, oublions le passé et le futur et concentrons-nous sur le moment présent.

* Ce moment…* se rappela-t-elle, comme il l’avait si bien dit.

Le présent peu parfois nous surprendre. Gen l’a appris à ses dépends. Mais elle a aussi appris qu’il fallait vivre chaque instant de nos vies pleinement, car le bonheur est éphémère. Ces pourquoi elle ferma les yeux, laissant une énergie bénéfique emplir son être et la chaleur du soleil caresser son visage lunaire. Elle était tellement bien là, sur une petite colline, loin de tout le monde loin de la réalité, mais près d’Harris. Tellement près… Ça lui faisait tout drôle de se retrouver ainsi, seule avec cette personne qui l’avait si souvent soutenue, si souvent encouragée, si souvent écoutée… Ah, que le temps passe vite. Cela faisait déjà plusieurs temps qu’ils se connaissaient, et plusieurs temps qu’elle l’aimait bien… Était-ce ça, l’amitié? Lorsque l’on voit nos amis, on ressent toujours des papillons dans l’estomac, on a peur de faire mauvaise apparence, on se préoccupe de tout? Est-ce que l’on se sentait si bien lorsque nos amis nous prennent par la main? Est-ce que l’on se sent fondre lorsque la personne la plus importante à nos yeux nous observe? Était-ce cela, l’amitié? Pourtant, Gen n’avait jamais ressenti ça pour Sam, Reb ou même Bronko. Seulement Harris. Elle se sentait si bien avec lui… Lorsqu’il était tout près, la jeune fille sentait son cœur s’affoler. Elle avait peur qu’il explose tellement il s’emportait. Qu’était donc cet étrange sentiment? Était-ce cela, l’amour? Gen en avait tellement entendu parler au Manoir, mais ne savait pas ce que c’était. Ce pouvait-il qu’elle aime? Mais était-elle capable d’aimer?

* Tout le monde en est capable, c’est un sentiment humain.* songea-t-elle.

Toutefois, cela la troublait terriblement. À peine avait-elle eu conscience que l’amour vivait au fond de son cœur qu’elle voulait qu’il y reste à jamais. Pourtant, c’est un sentiment si libérateur, si bénéfique. Pourquoi s’en privé? Parce que la force de ces sentiments est effrayante? Pourquoi en avoir peur? La jeune fille ferma les yeux quelques secondes, prit une grande respiration pour se calmer et rouvrit les yeux. Il était là, tout près d’elle. Cette proximité la rendait anxieuse. Que se passait-il? Tant de questions et si peu de réponse. Gen décida d’écouter son cœur, chose qu’elle n’avait pas fait souvent au cours de sa courte vie. Elle devait se donner une chance, leur donner une chance à tous les deux.

L’adolescente aux cheveux d’ébènes se leva sans prononcer une seule parole. Tout ce temps où ils marchèrent, côte à côte, la jeune fille n’ouvrit point la bouche. Elle se demandait bien à quoi pensait son très cher ami. Elle tourna la tête vers lui, et remarqua que son regard était perdu. Il devait réfléchir profondément… Elle continua de l’observer et vit qu’il tremblait légèrement. Avait-il froid? C’était impossible, par ce beau temps! Quelque chose devait vraiment tracasser Harris pour qu’il s’agite ainsi. Avant qu’elle ne puisse lui demander ce qui se passait, il se retourna vers elle, lui prit les mains et commença à parler. Le contact de ses mains avec les siennes rendit Gen plutôt mal à l’aise. Comme à chaque fois où elle st stressée, elle sentit ses mains devenir moites. Malheureusement, celles-ci étaient prisonnières de celles de son beau compagnon à la chevelure mauve. La jeune fille se sentait toute drôle. C’était la première fois qu’elle voyait son ami dans un tel état. Lui qui était si confiant d’habitude! Que se passait-il pour qu’il réagisse ainsi?

- Oui? essaya-t-elle, pour l’encourager à poursuivre son idée jusqu’à la fin. Tu es sûr que ça va Harris?

Décidément, quelque chose clochait dans le comportement de son ami… Voudrait-il lui en parler? Gen décida de l’encourager encore. Il allait peut-être avouer encore quelque chose. Décidément, cette journée était pleine de confidences!

- Tu allais me dire quelque chose? l’encouragea-t-elle gentiment.

[Et je réponds par cette même journée ]

Comment faire pour lui avouer sans paniquer ? Pourtant, cette fois là Harris savait qu'il ne pourrait pas retarder aucune de ses paroles, car Gen était là, elle s'en faisait pour lui et attendait sa réponse. L'adolescent regarda par terre. Il ne savait plus quoi dire ni quoi faire par un moment si critique. Sa confiance habituelle s'envola comme un feuille emportée par le vent. Le garçon aux cheveux mauves se disait maintenant que finalement ce n'était peut-être pas le bon moment... Il doutait de lui.

* Mais qu'est-ce que je vais lui dire moi ? Et si elle me repoussait ? Je ne pense pas, j'ai l'air de lui plaire... mais peut-être qu'elle fait semblant de s'interesser. Non, ce n'est pas son genre, mais je ne peux pas savoir... AAAAAAH !!*

Harris criait, intérieurement par chance, sinon il aurait passé pour encore plus fou devant celle qui faisait battre son coeur. Jamais une aussi grande détresse s'était emparée de lui. Au fond de lui, il savait qu'après le stress passé, il serait le plus heureux des garçons. Mais, l'adolescent repoussait, redoutait et repoussait encore ses paroles qui restaient malgré elles dans sa gorge.

Contre toute réponse, il recommença à marcher et Gen le suivit de peine et de misère. Sans s'en rendre compte, Harris marchait très vite. Il regarda le visage de son amie, qui devenait de plus en plus anxieuse. Il n'avait plus le choix, il devait parler pour ne pas inquièter son amie plus que ça. En prenant une grande respiration, Harris se confia, mais ne sortit pas de sa bouche tout ce qu'il aurait voulu dire:

- C'est difficile d'avouer ça Gen, mais je... t'ai...

Il toussota sans finir sa phrase. Il espéra de tout coeur qu'elle avait compris son message quand même...

* Mais qu’est-ce qui lui prend?! Pourquoi est-il si… bizarre soudainement? Pourtant, au début de la journée, il avait l’air plein d’assurance! Que se passe-t-il??*

Ah, pauvre Gen! Elle s’en faisait vraiment beaucoup pour Harris, parce qu’il réagissait de façon absolument anormale. Ce n’était pas du tout son genre d’hésiter et de s’inquiéter autant. Cela rendait la jeune fille très perturbée et mal à l’aise surtout. Ce changement brusque de personnalité la déroutait au plus haut point. Il y eu une petite brise qui la fit frissonner. Décidément, cette journée était bien spéciale. Elle devenait de plus en plus étrange et inexplicable, et Gen n’aimait pas trop cela.

Soudainement, Harris repartit à marcher. Il avançait rapidement. Trop pour Gen qui devait parfois courir pour le rattraper. L’inquiétude la gagnait peu à peu. Qu’est-ce qui avait bien pu provoquer autant de… changements en Harris? Était-ce ce fameux assassin dont ils avaient parlé un peu plus tôt? Mais alors pourquoi cela lui faisait-il de l’effet maintenant, et pas avant? L’adolescente était de plus en plus anxieuse… Et pourquoi qu’il ne disait rien lui?! Elle ne l’avait pas vu s’arrêter et l’avait quelque peu bousculé devant ce brusque arrêt. Elle recula un peu, gênée d’être entrée en collision avec son ami. Mais… il l’avait un peu cherché, non?

Lorsque Harris s’étouffa. Gen soupira. Elle était exaspérée.

- Tu sais, tu n’es pas obligé de me le dire si tu ne le veut pas, dit-elle pour mettre fin à ces angoisses inutiles. C’est toi qui vois… Mais sache que si tu veux te confier, je suis là!

Mais bon sang, que se passait-il? Habituellement, Harris lui aurait dit ce qu’il a sur le cœur comme ça, avec beaucoup de naturel. Là, il était tout angoissé, tout distant. Cela attristait beaucoup Gen. Bien plus qu’elle ne voulait le laisser paraître. Ils étaient très proches, et la jeune fille voulait que ça continue ainsi longtemps. Toutefois, son ami devait y mettre un peu du sien.

La jeune adolescente espérait au fond que celui qui faisait battre son cœur lui dirait clairement ce qu’il tentait désespérément de lui dire. Et ce qu’elle souhaitait plus que tout, c’était que son cher ami lui avoue qu’il l’aimait…

Ça y est ! Elle n'avait pas compris et ça rajoutait encore plus de poids sur ses épaules. Que les mots pouvaient être lourds parfois ! Harris regarda le visage de Gen pendant plusieurs secondes. Elle était si belle... que de beaux moments il avait passé avec elle ! Pourquoi il ne lui disait pas ça ? Pourquoi il ne faisait seulement que le penser ? C'était si simple pourtant, ouvrir la bouche et parler, dire comment il l'aimait, qu'il ne voulait jamais qu'elle s'en aille, qu'il voulait la garder pour toujours près de lui.

* Ressaisis-toi Harris ! Ce n'est pas le temps de cafouiller, elle doit le savoir maintenant ou jamais...*

- Maintenant ou jamais, chuchota-t-il après avoir inspiré un grand coup.

Harris la prit doucement par les deux bras en la regardant d'un regard à la fois doux et pétillant qui voulait déjà tout dire. Il approcha son visage de son amoureuse et l'embrassa tendrement. Ce baiser dura plusieurs minutes, tous deux étaient sur un nuage de bonheur. Le garçon la serra contre lui. Tout le stress qu'il avait vécu s'était envolé d'un seul coup pour laisser place à un sentiment chaleureux. C'était le plus beau moment de sa vie. À cet instant, il sut que c'était avec Gen qu'il voulait passer le reste de sa vie. À contre-coeur leurs lèvres se décollèrent pour mettre fin à ce magnifique baiser.

- Désolé, j'aurais du te l'avouer avant... Je t'aime, plus que tout au monde. Je t'adore, tu es tout pour moi. J'ai toujours su que tu étais plus qu'une amie à mes yeux. Même à notre rencontre, quand on se noyait dans la piscine, il y avait une certaine chimie entre nous. Alors je te demande: Veux-tu bien accepter mon amour, ma belle Gen ?

*Pourquoi me regarde-t-il comme ça? ...*

Gen était toute gênée à chaque fois qu’Harris la regardait. Mais lorsqu’il la dévorait du regard, ça la troublait vraiment. Et là, il ne faisait pas que la dévorer du regard… Toutefois, la jeune fille se sentait transportée. Elle avait un nœud dans l’estomac, mais le cœur léger. Pourquoi? Elle n’aurait su répondre à cette question. Peut-être parce qu’elle était perdue dans le regard sincère d’Harris, ce regard qui la faisait fondre, qui la faisait se sentir différente. Ce regard qui la faisait se sentir importante. Une des choses qu’elle appréciait énormément chez son ami, c’était que lorsqu’elle lui parlait, la jeune fille avait l’impression d’être la personne la plus intéressante du monde. Mais en cet instant présent, l’adolescente avait l’impression de n’exister qu’à moitié. À cause d’Harris. Parce qu’il semblait lui-même à moitié présent. Harris… Il revenait sans cesse dans ses pensées, mais Gen ne faisait jamais d’efforts pour le chasser de là. Au contraire, elle adorait lorsque son esprit s’évadait pour penser à lui. Mais maintenant, elle s’inquiétait. Depuis quelques minutes, il agissait bizarrement. Que se passait-il?!

*Pourquoi dit-il Maintenant ou Jamais??? Harris…!!!*

Tout se passa si vite que Gen n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Un instant, elle voyait le regard d’Harris, ce regard si troublant, si envoûtant. Et l’instant d’après, elle était ailleurs, transportée dans un autre monde. Un monde où on ne voyait rien, mais un monde où les sentiments sont plus forts que tout. Une grande chaleur l’envahie. La jeune fille ne s’était jamais sentie aussi bien. Pour rien au monde, elle n’aurait voulu que cet instant cesse. Elle était si bien… Ce contact avec Harris l’avait tout d’abord prise au dépourvue, mais elle s’était vite abandonnée dans ce baiser qui voulait tout dire. Si Gen avait douté de ses sentiments pour son ami, maintenant, elle était certaine de ce qu’elle ressentait. Ce qui lui faisait le plus plaisir, c’était de savoir que ses sentiments étaient réciproques.

C’est bien à contrecœur que Gen recula, doucement, comme pour faire durer le moment un petit peu encore. Ce que la jeune fille ignorait et était loin de se douter, c’était que les prochaines paroles d’Harris allaient l’affecter encore plus.

*ma belle Gen… Il… Il a dit ça?! Je rêve !!!!!! C’est… trop… c’est trop beau…*

La seule réponse de Gen fut une larme qui coula, lentement, sur la joue de la jeune fille. C’en était trop. Il l’aimait… L’adolescente croisa le regard de celui qu’elle aimait plus que tout. Elle sentit que ses jambes allaient la laisser tomber.

*Non, pas maintenant!! Gen!! Ressaisis-toi!!!*

À cours de mots pour exprimer ce qu’elle ressentait, Gen s’approcha de son ami. Elle arrêta son visage à quelques centimètres seulement de celui d’Harris.

- Je t’aime, murmura-t-elle.

Poussée par un élan de son cœur, la jeune fille s’empara des lèvres de son ami. Rien ne pouvait décrire davantage les sentiments qu’elle ressentait pour le garçon aux cheveux mauves que ces trois mots et ce geste. Gen espérait qu’il comprendrait tout l’amour qu’elle éprouvait pour lui.

Harris se laissa embrasser de nouveau avec passion. Comme il se l'avait maintes fois répété, après le stress passé il serait le plus heureux des garçons. Pour ça, il avait vu juste ! L'adolescent se sentait tellement bien avec Gen dans ses bras en train de partager un baiser qu'il se souviendrait probablement toute sa vie. Il était si content qu'elle l'aime, qu'elle partage les mêmes sentiments que lui éprouvait pour elle. C'était tellement bon de l'avoir là, près de lui. La joie totale dans un orphelinat: on ne voyait pas cela souvent !

L'herbe semblait plus verte, le soleil plus illuminé, les nuages plus doux et le ciel plus clair. Le vent frais soufflait dans leurs cheveux pendant leur long baiser. Tout était plus merveilleux soudainement à leurs yeux. Non, il n'était plus question d'Harris maintenant, mais des deux amoureux ensemble. C'est ensemble qu'ils commenceront tout le reste de la vie qu'il y a devant eux, aussi courte soit elle. En mettant fin au baiser, Harris se remis à parler, car il n'avait pas terminé de lui dévoiler à quel point il l'aimait. L'orphelin lui chuchota à l'oreille:

- J'ai eu le coup de foudre dès la première fois où je t'ai vu, à la piscine. Mon coeur battait si fort que je croyais qu'il allait sortir de ma poitrine. Évidemment dans ce temps nous étions assez maussade. Justement, c'est toi Gen, ma belle Gen, mon amour, qui m'a radouci et qui m'a fait apprécier la vie à sa juste valeur. À partir de ce moment, j'ai sû que c'était toi et uniquement toi dont j'avais besoin... Toi que j'aimais... Je ne veux plus jamais te quitter, je suis si content que tu partages mes sentiments...

Il l'étreignit en dégageant tout le bonheur qu'il possédait à l'intérieur de lui. Lui-même se surpris à pleurer, car il n'avait pas la larme facile. Le garçon l'essuya du revers de la main et pris le visage de sa bien aimée entre ses mains. Harris plongea son regard profondemment dans le sien, comme s'il voulait seller leur union en posant ce geste. C'était un regard rempli de tendresse et de compassion, un regard franc qui ne pouvait pas la faire douter de son amour.

- Je t'aime tellement Gen... Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai jusqu'à ma mort. Je serai toujours la pour toi, malgré toutes les difficultés que nous aurons à surmonter. Tu pourras toujours compter sur moi. Dis moi que tes sentiments le sont tout autant et je serai heureux éternellement.

Aucune fille en ce monde n'était plus heureuse que Gen à cet instant. La joie qui l'étreignait était incomparable. Pour rien au monde elle ne voulait être ailleurs. La jeune fille était tellement bien là, blottie contre celui qu'elle aimait. Elle aurait voulu que le temps s'arrête à jamais. Elle était si bien dans ses bras! Gen sentait son coeur cogner contre ses tempes. Ce bonheur qu'elle vivait, cet amour qu'ils partageaient, tout ça la rendait ivre de joie. Jamais elle n'avait imaginé qu'un si beau moment l'attendait dans sa petite vie misérable, sans couleurs ni saveurs. Maintenant, elle avait l'impression que ç'allait changer. Elle savait que tout changerait. Mais elle savait aussi que quoiqu'il arrive, elle ne serait plus jamais seule. Jamais.

Harris se remit à parler. Pour mieux s'abreuver des douces paroles de son grand amour, Gen se blottit encore plus dans ses bras et ferma les yeux. Une légère brise vint rafraîchr son visage. Tout était si parfait. L'adolescente crut un moment être au beau milieu d'un rêve extraordinnaire. Mais non, ce n'était pas le fruit de son imagination. Elle était bien là, dans les bras d'Harris qui ne cessait de lui répéter combien il l'aimait. Tout cela était bien réel.

Le discours de son ami la toucha au plus haut point, tellement il était sincère et vrai. Gen ne put empêcher quelques larmes de couleur. Elle s'apperçut avec surprise que lui aussi larmoyait. Un petit sourire apparut sur le visage lunaire de l'orpheline. Harris prit ce visage entre ses mains. Il avait les mains froides. Très froides. Un frisson parcourut l'échine de la jeune fille. Leurs regards se croisèrent. Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait jamais pu détacher ses yeux de ceux de son cher ami. Gen esseyait tant bien que mal de contrôler ses pensées, en vain. Elle tenta d'arrêter ses larmes de couler, mais ses émotions étaient trop fortes. Ça devait sortir.

- Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai jusqu'à ma mort.

* Pourvu que ça soit dans longtemps! *

- Tu pourras toujours compter sur moi.

* Toi aussi, Harris. Toi aussi. À la vie, à la mort! *

- Dis moi que tes sentiments le sont tout autant et je serai heureux éternellement.

Gen ne dit rien. Elle ne fit que le regarder intensément. Elle croyait qu'il savait déjà, mais appaement, il était un peu dur d'oreille! Ce n'était pas bien grave, elle pourrait le répéter autant de fois qu'elle le voulait. La jeune fille aimait ça lui dire. À chaque fois, bien que ça ne soit arrivé qu'une seule fois, une étrange chaleur s'emparait d'elle. Maintenant ne fit pas exception.

- Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire ce que je ressens en ta présence, introduisa-t-elle. À chaque fois que tu poses les yeux sur moi, c'est comme si le temps s'arrêtait. Comme s'il n'y avait que toi et moi.

Silence. Gen profita de cette courte pause pour remettre de l'ordre dans ses idées. Elle n'était pas douée pour les grandes déclarations alors elle fit de son mieux.

- Je veux rester avec toi pour le restant de mes jours. Parce que sans toi, ma vie n'a plus de sens. Parce que sans tes yeux pour me guider, je me perdrais. Parce que sans ta voix pour me ramener, je vivrais dans un rêve utopique. Parce que sans toi, je mourrais. Parce que je t'aime... Je t'aime Harris. Ça fait longtemps que je voulais te le dire, mais à chaque fois, les mots restaient pris et refusaient de sortir. Je... je t'aime. Tout simplement.

Voilà, elle l'avait dit. Gen avait fait de son mieux pour que ça sorte de façon cohérente, contrairement à ses pensées. Son regard était toujours fixé dans celui d'Harris. Elle le gratifia d'un sourire. Dorénavant, ce n'était plus lui ou elle.

* C'est nous. *

Oui, tout avait changé. Pour le meilleur ou pour le pire. Mais dans les deux cas, ils seraient toujours ensemble. Toujours.